L’espace Schengen : son histoire et ses enjeux

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L’espace Schengen est une zone de libre circulation des personnes au sein de l’Europe, permettant à ses ressortissants de voyager sans contrôle aux frontières entre les pays membres. Cet espace rassemble actuellement 26 États européens et constitue un enjeu majeur pour la coopération et l’intégration européenne.

Histoire et création de l’espace Schengen

L’origine de l’espace Schengen remonte à l’accord de Schengen signé le 14 juin 1985 entre cinq pays (la Belgique, l’Allemagne, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas) dans le village luxembourgeois de Schengen. Cet accord avait pour but de supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et de faciliter la circulation des personnes entre ces pays.

L’accord a ensuite été complété par la convention de Schengen du 19 juin 1990 qui instaure la politique commune en matière de visas, de droit d’asile et de coopération policière et judiciaire.

Au fil des années, de nombreux autres pays ont rejoint l’espace Schengen, notamment avec l’entrée en vigueur du traité d’Amsterdam en 1999 qui intègre l’acquis de Schengen dans le droit de l’Union européenne.

Les États membres de l’espace Schengen

Aujourd’hui, l’espace Schengen compte 26 États membres, dont 22 sont également membres de l’Union européenne. Les pays qui font partie de l’espace Schengen sont les suivants :

  • Allemagne
  • Autriche
  • Belgique
  • Danemark
  • Estonie
  • Finlande
  • France
  • Grèce
  • Hongrie
  • Islande (non membre de l’UE)
  • Italie
  • Lettonie
  • Liechtenstein (non membre de l’UE)
  • Lituanie
  • Luxembourg
  • Malte
  • Norvège (non membre de l’UE)
  • Pays-Bas
  • Pologne
  • Portugal
  • République tchèque
  • Slovénie
  • Slovaquie
  • Suède
  • Suisse (non membre de l’UE)

Il est à noter que certains pays de l’Union européenne ne font pas encore partie de l’espace Schengen, comme la Bulgarie, la Croatie, Chypre, l’Irlande et le Royaume-Uni.

Libre circulation

Les avantages et défis de l’espace Schengen

L’espace Schengen présente de nombreux avantages pour les citoyens européens et les États membres, mais également des défis à relever en matière de sécurité et de gestion des flux migratoires.

Les bénéfices économiques et sociaux

La libre circulation des personnes au sein de l’espace Schengen favorise la mobilité pour étudier, travailler ou voyager. Ceci permet aux entreprises de recruter plus facilement des travailleurs qualifiés, stimule le commerce et contribue à la croissance économique.

De plus, l’absence de contrôles aux frontières intérieures facilite le tourisme et renforce ainsi l’attractivité des destinations européennes auprès des voyageurs du monde entier.

La coopération en matière de sécurité et de justice

L’espace Schengen implique une coopération renforcée entre les services de police et de justice des États membres, notamment grâce au système d’information Schengen (SIS) qui permet d’échanger des données sur les personnes recherchées, les objets volés ou les documents d’identité falsifiés.

Cette coopération est essentielle pour lutter contre la criminalité transfrontalière et assurer la sécurité intérieure de l’espace Schengen.

Les enjeux liés à la gestion des flux migratoires

La suppression des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen soulève également des questions quant à la gestion des flux migratoires et l’accueil des demandeurs d’asile. Les crises migratoires récentes ont mis en lumière les limites du système de répartition des demandeurs d’asile entre les États membres, ainsi que la nécessité d’un renforcement des contrôles aux frontières extérieures.

Afin de faire face à ces défis, l’Union européenne a notamment mis en place le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) et travaille sur une réforme du régime d’asile européen commun.

Les perspectives pour l’espace Schengen

Malgré les difficultés rencontrées, l’espace Schengen demeure un élément central de la construction européenne et symbolise l’intégration et la solidarité entre les pays membres. Les efforts continus pour améliorer la coopération en matière de sécurité et de gestion des flux migratoires contribueront à pérenniser cet espace unique de libre circulation des personnes.